Conférenciers

 

François Alla

 

François Alla, Professeur de santé publique

Université de Bordeaux

 

Penser les interventions de changement de comportement comme des interventions complexes - apports de la recherche méthodologique en santé publique

 

Les interventions visant le changement de comportement, utilisées en éducation de la santé, promotion de la santé, éducation thérapeutique et psychothérapie, sont généralement des interventions complexes, car elles comportent plusieurs composantes qui interagissent à différents niveaux individuel et collectif (par exemple une intervention visant l’augmentation de l’activité physique peut associer une composante éducative et une composante environnementale d’aménagement de l’espace de vie). De plus, les caractéristiques des personnes et des contextes socio-culturel et organisationnel dans lesquels ces interventions s’insèrent ont par eux même une influence sur le résultat, ce qui est une autre dimension de la complexité. Ceci explique par exemple que les mêmes interventions ont des résultats différents selon les groupes socio-économiques auxquels elles sont appliquées, ce qui contribue aux inégalités sociales de santé. L’évaluation de ce type d’interventions soulève des questions conceptuelles et méthodologiques soulignant les limites du modèle dominant en santé qui est celui de l’essai contrôlé randomisé individuel, développé pour l’évaluation du médicament, dans lequel l’intervention (le médicament) est attribuée par tirage au sort. En effet, les essais dans le domaine peuvent parfois n’être pas réalisables (comment tirer au sort une mesure législative à visée comportementale par exemple) ; même réalisables, ils sont associés à des biais méthodologiques spécifiques ou renforcés qui font que les résultats observés peuvent être faux (sur ou sous estimation d’un effet). Au-delà de ces contraintes méthodologiques, la question de la finalité même de ces essais est posée : si les conditions sont un déterminant du résultat, les résultats obtenus dans un contexte expérimental qui est celui de l’essai, où « où toutes choses sont rendues égales », sont-ils transférables à un autre contexte? Quel est le sens pour les praticiens et décideurs en santé d’une intervention « efficace » dans des conditions jamais rencontrées en réalité ? Se fait jour alors la nécessité d'un modèle d'évaluation plus flexible, adapté à la réalité des interventions et prenant en compte les contextes. Pour cela de nombreuses méthodes ont été développées par différentes disciplines biomédicales et de sciences humaines et sociales. Ces méthodes reposent sur des paradigmes variés et consistent aussi bien en des adaptations du modèle de l’essai qu’à des alternatives à celui-ci. L’analyse de cette littérature montre qu’il n’y a pas une méthode idéale mais un ensemble de méthodes qui répondent à des questions de recherche différentes. Ainsi, plus qu’une opposition, c’est une complémentarité entre méthodes qu’il s’agit dans le cadre d’une démarche d’évaluation globale. Cette démarche reste à cadrer. C’est un objet de recherche en soit, une recherche par nature interdisciplinaire de part les questionnements épistémologiques sous-jacents et la diversité des objets d’études.

 

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Ralf Schwarzer

 

Ralf Schwarzer , Professeur de psychologie

Université libre de Berlin

 

Health behavior change: Constructs, mechanisms, and interventions

 

Health-compromising behaviors such as physical inactivity and poor dietary habits are difficult to change. Most social-cognitive theories assume that an individual’s intention to change is the best direct predictor of actual change. But people often do not behave in accordance with their intentions. This discrepancy between intention and behavior is due to several reasons. For example, unforeseen barriers could emerge, or people might give in to temptations. Therefore, intention needs to be supplemented by other, more proximal factors that might compromise or facilitate the translation of intentions into action. Some of these postintentional factors have been identified, such as perceived self-efficacy, action control, and strategic planning. They help to bridge the intention-behavior gap. The Health Action Process Approach (HAPA) suggests a distinction between (a) preintentional motivation processes that lead to a behavioral intention, and (b) postintentional volition processes that lead to the actual health behavior. In this presentation, the theory is explained, and studies are reported that examine the role of volitional mediators in the initiation and adherence to health behaviors. Findings from multi-cultural intervention studies on dental hygiene, physical activity, dietary habits, sunscreen use, vaccination, dust mask wearing, and hand hygiene are presented. The particular role of digital interventions is addressed. The focus is on constructs and mechanisms of change such as sequential mediation and moderated mediation. The general aim is to examine the theoretical backdrop of health behavior change. More details about theory and projects  http://my.psyc.de

 

 

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Elisabeth Spitz

 

Elisabeth Spitz, Professeure de psychologie

Université de Lorraine

 

Sciences cognitives. Sciences affectives. Quelle perspective en psychologie de la santé ?  

 
 
 
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